16 mars. 2023
Dans cet article, l’emploi du masculin pour désigner des personnes n’a d’autres fins que celle d’alléger le texte.
La pandémie de COVID-19 et les confinements ont eu un impact significatif sur notre façon de travailler, comme pour beaucoup d'autres organismes. Avant mars 2020, 90 % de nos programmes et services étaient offerts en personne. Lorsque la pandémie a frappé, nous sommes passés pour la première fois de notre histoire à des activités livrées presque entièrement en ligne. Bien que nous étions confinés chez nous, la technologie nous a permis de maintenir le contact.
En tant qu'organisme d'apprentissage, nous savions que nous devions explorer les possibilités offertes par la technologie numérique. Nous avions besoin d'un plan pour soutenir nos différentes opérations et nous adapter à un monde en constante évolution. Nous avons également saisi cette occasion pour songer à l'avenir et aux opportunités que ces changements pouvaient offrir à nos apprenants, à notre organisme et à l'ensemble du secteur de l'alphabétisation.
Pourtant, pour nos partenaires, nos tuteurs bénévoles et nos apprenants, les choses n'ont pas toujours été simples. La possibilité de passer à l'enseignement en ligne dépendait de circonstances individuelles et communautaires propres à chacun. Tout le monde n'a pas accès une connexion internet à la maison. Et toutes les communautés ne disposent pas d'un accès fiable à internet. Certaines personnes n'ont accès qu'à un téléphone, ce qui rend certaines tâches plus difficiles que sur un ordinateur. Il était et reste prioritaire de veiller à ce que toute personne désireuse d'apprendre puisse accéder à nos programmes.
Ces changements ont également déstabilisé certaines personnes. Les nouvelles technologies peuvent être intimidantes pour un organisme qui met l’accent sur les relations personnelles. Au premier abord, la réalité virtuelle et l'intelligence artificielle semblent être des concepts à l'opposé de l’idée d’un soutien en personne. Les applications peuvent également sembler impersonnelles. Les chatbots allaient-ils remplacer nos tuteurs bénévoles dévoués à l'avenir ? Pour être clair, nous sommes convaincus que nous pouvons utiliser l'IA et d'autres avancées technologiques pour améliorer nos activités en ligne. Nous apprécions la façon dont nos tuteurs développent de solides relations interpersonnelles avec leurs apprenants. Nous avons toujours été fiers des liens que nous créons avec nos apprenants.
Une étude de 2021 de Canadon sur la technologie numérique indique que les organismes de bienfaisance ont d'énormes lacunes en matière de compétences en ce qui concerne l'utilisation de la technologie numérique. Soixante-six pour cent des organismes de bienfaisance ont déclaré que l'adoption d'outils numériques n'était pas une priorité. Le manque de financement ou de compétences est un obstacle à l'utilisation des outils numériques pour plus de 55 % des répondants.
Les organismes à but non lucratif et caritatifs sont souvent laissés à l'écart des conversations sur la transformation numérique qui façonnent le monde. Cette non-adoption des technologies crée des difficultés pour entrer en contact avec de nouveaux partenaires, bénévoles, donateurs et donatrices. Le changement numérique peut décourager. Certaines organisations, ne sachant pas par où commencer, abandonnent leurs efforts de transformation numérique. Cette situation met en péril la durabilité du secteur et limite notre capacité d'innovation.
Combler le fossé de l'alphabétisation est possible. C'est l'outil le plus important pour créer un meilleur avenir pour tous et toutes au Canada. Nous savons que les personnes qui ont été les plus touchées par les confinements à répétition liés au COVID-19 sont déjà confrontées à des obstacles à l'alphabétisation et à l'apprentissage. Le fait d'avoir un accès limité, voire inexistant, à la technologie constitue un défi supplémentaire pour ces personnes. Pour combler le fossé de l'alphabétisation, nous devons être en mesure de nous connecter numériquement.
Nous savons que nombreux de nos apprenants ont de faibles compétences en littératie numérique. Ils font probablement partie des 45 % des Canadiens et Canadiennes qui obtiennent les scores les plus bas en matière de connaissances liées au numérique. Un grand pourcentage de ces personnes a un accès très limité à une bonne connexion internet et à un équipement. Nous nous sommes donc posé les questions suivantes :
Comme beaucoup d'organismes à but non lucratif et d'associations caritatives, nous avons été confrontés à certaines limites :
Nous nous sommes demandé :
Nous étions absents des conversations sur la technologie et la transformation numérique, car nous n'étions pas conviés aux discussions !
Valentine Goddard est membre du Conseil consultatif sur l'IA (intelligence artificielle) du Canada et experte en matière de politique et de gouvernance de l'intelligence artificielle (IA) au sein des Nations Unies. Elle déclare : "Dans les mois et les années à venir, des choix cruciaux devront être faits pour que les lois sur l'intelligence artificielle (IA) reflètent les valeurs des citoyens, et pour y parvenir, les organisations de la société civile (organisations à but non lucratif, organisations non gouvernementales, entrepreneurs sociaux) doivent faire partie de ces discussions”.
Cela signifie que les citoyens et citoyennes doivent avoir leur mot à dire sur la façon dont ils veulent que l'IA améliore les services publics, sur la façon dont ils veulent être protégés des utilisations néfastes de l'IA et sur la façon dont ils peuvent participer à la construction de l'avenir de leurs enfants et de la planète".
Nous nous sommes posé ces questions :
Nous avons entamé des discussions à l’interne. Nous avons notamment organisé une mémorable réunion nationale au printemps 2021. Nous nous sommes concentrés sur l'identification (et l'élaboration) d'outils et de stratégies numériques pour nous aider à améliorer :
Ensuite, nous avons dressé une liste de toutes les personnes et organismes qui devaient aussi prendre part à cette conversation. Nous avons cherché de l'aide.
Nous avons créé un comité interne composé de membres du personnel possédant un large éventail de connaissances techniques et exerçant des fonctions diverses au sein de l’organisme. Ce comité est devenu un espace pour :
Le comité s'est concentré sur les points suivants :
C’est ainsi que notre équipe informelle de recherche et de développement technologique est née.
Étape 2 : Travailler avec nos partenaires pour combler les fossésEn raison d'une capacité et de ressources internes limitées, nous devions élargir nos connaissances organisationnelles et commencer à combler les trois fossés numériques. Nous nous sommes tournés vers nos partenaires de confiance pour obtenir leur soutien face à nos efforts de transformation numérique. Nous avons également recherché de nouveaux partenaires susceptibles de nous aider à renforcer davantage notre utilisation accrue de la technologie. Ces initiatives sont les suivantes :
Il est important de noter que nous avons veillé à ce que tous les produits énumérés ci-dessus fonctionnent dans les régions où l'accès à internet est instable et/ou la bande passante est faible.
Fracture numérique 2 : Renforcer nos ressources organisationnellesJe suis fière de dire que tout au long de ces différentes initiatives nous avons su garder une approche équilibrée entre la prise de risques et l'essai de nouvelles choses, et le maintien de notre attention sur notre mission et notre engagement à fournir un service de la plus haute qualité à nos apprenants.
Ce n'est qu'un début. Je peux dire en toute confiance que les choses les plus difficiles sont derrière nous : surmonter nos peurs et faire nos premiers pas en avant. Dans notre domaine, le partage des meilleures pratiques, des outils et des informations est plus crucial que jamais. Nous aimerions donc connaître vos expériences en matière de technologie. Dites-nous où vous en êtes dans votre parcours de transformation numérique, même si vous commencez tout juste à l'imaginer.
Joignez-vous à la conversation sur la transformation numérique !
— Mel Valcin
Présidente et directrice générale de Littératie Ensemble
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